Je n’aurais jamais une famille parfaite…

Je vous vois déjà arriver sur cet article plein(e) de questionnement…

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours entendu/compris par les propos des gens qu’une famille parfaite c’est : un papa, une maman, un garçon et une fille.. Ou plutôt une fille et un garçon car la fille avant le garçon permet de « canaliser » le garçon afin qu’il soit moins dur (car bien sur un garçon calme, doux etc ça n’existe pas…)

Qu’il ne faut pas avoir un seul enfant parce qu’un enfant, c’est un enfant unique donc sauvage, pas sociable, pourri gâté et qui ne partage pas…

Qu’il ne faut pas non plus, avoir plusieurs garçons car c’est l’horreur, comment on peut-on s’en sortir avec plusieurs garçons ? Ces petits extra-terrestres à zizi…

Et puis à partir de 3 enfants on devient une famille nombreuse, on est moins invité, on est débordé, bye-bye la vie de couple, on est décoiffé (oui oui), on doit changer de voiture, il y a trop d’activités à gérer… On ne profite plus de la vie… Et pauvres enfants qui doivent partager leurs parents avec tant d’autres enfants…

La famille parfaite c’est donc un papa, une maman, une fille PUIS un garçon et là vous entrez direct dans la case ♛ famille royale puisque avec cette combinaison d’enfants vous avez le fameux « choix du roi », la grande classe…

Du coup, en grandissant mon « idéal » était devenu LEUR idéal (à ces gens qui savent tout sur tout et leurs théories sûrement prouvées scientifiquement et théologiquement).

Je me disais donc « quand je serais grande… » j’aurais une maison avec un jardin, un chien (bon le chien j’y ai vite renoncé), un mari, une fille ET PUIS un garçon (je ne vous ai jamais dit que j’ai grandi dans le monde des Bisounours ?). Bien sur en grandissant encore plus, toutes idées se sont estompées, je ne me souciais plus de ça…

J’ai eu Loris, mon Loris, ce petit bout qui a fait basculer ma vie, notre vie, notre premier enfant… J’étais devenue MAMAN, une chose que j’attends depuis le jour où j’ai su, qu’un jour il me serait peut être possible d’avoir des enfants (il y a donc très longtemps vers mes 4/5 ans, je vous assure !).

Jusque là, pour la famille idéale, je n’étais pas trop mal partie mais ce n’était déjà plus la perfection car l’aîné n’était pas une fille…

Et puis, il y a eu Lenny, mon tout petit, ce bébé qui m’a montré que l’on peut éprouver des sentiments aussi forts que pour un premier enfant, que l’on peut encore s’extasier quand on a déjà eu un premier bébé, que la magie de la maternité se répète…

Bon ben là, la famille parfaite c’était fini, bien que Loris ne soit pas rester l’enfant unique pourri gâté qu’on aurait pu en faire, nous n’avions pas eu le privilège du « choix du roi » (bouh !)

Et quand tu attends un 2ème garçon alors que tu en as déjà un, tu as droit (avec un air de désolation intense et la tête légèrement inclinée sur le côté) à des « oh ça va pas trop déçue ? » (« si trop malheureuse, il a un zizi qui pousse et il est en bonne santé, le cauchemar ! »), « bon ben dommage pour la fille » (« oui j’ai oublié de trier les spermatozoïdes, quelle con ! »), « on ben ça sera pour la prochaine fois » (« oui c’est comme le loto, tant qu’on ne « réussi » pas on tente le coup »)

Je vous rassure, je n’en ai pas eu beaucoup mais le peu m’a toujours énormément surprise.. Comme quoi cette idée reçue de famille parfaite est ancrée dans bien des esprits…

Bien sur que quand on a déjà un garçon on peut se dire qu’une fille ça serait bien, pour connaître le fait d’être parent des deux sexes et vivre les différentes relations qui en découle..
Moi j’avais plutôt un peu peur qu’un deuxième garçon soit toujours comparé à son frère… (ce qui n’a pas été le cas). Bien évidemment que j’en ai rêvé d’avoir une fille mais je n’échangerai aucun de mes garçons contre une nenette, je n’imagine pas une seconde de ma vie sans l’un d’eux… Je ne suis pas déçue d’avoir 2 merveilleux petits garçons.

Porter la vie, est, pour moi, un tel bonheur, une telle chance (oui malgré les nausées, les seins fermes de robot intersidéral, les remontées acides et j’en passe…) et la porter une deuxième fois c’est encore plus de bonheur (et de vomito).

Avant d’être maman, ma crainte c’était de ne pas en avoir ou d’avoir des bébés siamois (traumatisme de magazines chez l’orthodontiste, je ne ferais aucun commentaire).

Alors oui, aujourd’hui je n’ai pas LA famille parfaite, LEUR famille parfaite mais j’ai MA famille parfaite… (et j’en suis fière)

Des fois je m’arrête, je les regarde, et je me dis « ce sont MES enfants, mon sang, ma chair… Ils sont là, en bonne santé, heureux et pleins de vie et moi je suis leur MAMAN… »

Je ne vous dirais pas : « il n’y a pas de famille parfaite, blablabla… », je vous dirais bien mieux (et qui conviendra à chacun de vous) :